LES TROIS SOUHAITS. [4]

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Il y avait une fois un homme qui Était trÈs pauvre. Il demeurait avec sa femme dans une misÉrable petite maison. Tous les jours l'homme allait À la forÊt pour couper du bois. Un jour il Était dans la forÊt et dit: "Je suis bien misÉrable! Je suis pauvre, je suis forcÉ de travailler tous les jours. Ma femme a faim, j'ai faim aussi. Oui, je suis bien misÉrable!"

A cet instant une jolie petite fÉe parut, et dit: "Mon pauvre homme, j'ai entendu tout ce que vous avez dit. J'ai compassion de vous, et comme je suis fÉe je vous accorderai trois souhaits. Demandez ce que vous voulez, et vos trois souhaits seront accordÉs."

La fÉe disparut aprÈs avoir parlÉ ainsi, et le pauvre homme resta tout seul dans la forÊt. Il Était trÈs content maintenant, et dit: "Je vais À la maison. Je vais dire À ma femme qu'une fÉe m'a accordÉ trois souhaits."

Le pauvre homme alla À la maison, et dit À sa femme: "Ma femme, je suis trÈs content. J'ai vu une fÉe dans la forÊt. La fÉe a dit: 'Mon pauvre homme, j'ai compassion de vous. Je suis fÉe, et je vous accorderai trois souhaits. Demandez ce que vous voulez.' Ma femme, je suis trÈs content."

"Oh oui," dit la pauvre femme, "je suis trÈs contente aussi. Entrez dans la maison, mon cher ami, et nous parlerons ensemble de la fÉe et des trois souhaits."

"Certainement," dit l'homme. Il entra dans la maison, s'assit prÈs de la table, et dit: "Ma femme, j'ai faim. Je propose de dÎner. Pendant le dÎner nous parlerons ensemble de la fÉe et des trois souhaits."

Le pauvre homme et la pauvre femme s'assirent prÈs de la table et commencÈrent À manger et À causer (=parler) ensemble. Le pauvre homme dit: "Ma femme, nous pouvons demander de grandes richesses." "Oui," dit la femme, "nous pouvons demander une jolie maison." L'homme dit: "Nous pouvons demander un empire." La femme rÉpondit: "Oui, nous pouvons demander des perles et des diamants en grande quantitÉ." L'homme dit: "Nous pouvons demander une grande famille, cinq fils et cinq filles." "Oh," dit la femme, "je prÉfÈre six fils et quatre filles."

L'homme et la femme continuÈrent ainsi, leur conversation, mais ils ne pouvaient pas dÉcider quels souhaits seraient les plus sages.

L'homme mangea sa soupe en silence regarda le pain sec, et dit: "Oh! j'aimerais avoir une bonne grosse saucisse pour dÎner." Au mÊme instant une grosse saucisse tomba sur la table. L'homme regarda la saucisse avec la plus grande surprise, la femme aussi.

Alors la femme dit: "Oh, mon mari, vous avez ÉtÉ trÈs imprudent. Vous avez demandÉ une saucisse seulement. Un souhait est accordÉ. Maintenant il reste seulement deux souhaits." "Oui," dit l'homme, "j'ai ÉtÉ imprudent, mais il y a encore deux souhaits. Nous pouvons demander de grandes richesses et un empire."

"Oui," dit la femme, "nous pouvons demander encore de grandes richesses et un empire, mais nous ne pouvons pas demander dix enfants. Vous avez ÉtÉ si imprudent. Vous avez demandÉ une saucisse. Vous prÉfÉrez une saucisse, sans doute, À une grande famille." Et la pauvre femme continua ses lamentations et rÉpÉta si souvent: "Vous avez ÉtÉ trÈs imprudent," que l'homme perdit patience et dit: "Je suis fatiguÉ de vos lamentations: je voudrais que cette saucisse fÛt pendue au bout de votre nez!"

Un instant aprÈs la saucisse Était pendue au bout du nez de la pauvre femme. La pauvre femme Était trÈs surprise, et l'homme aussi. La femme commenÇa À se lamenter encore plus, et dit À son mari: "Ah, mon mari, vous Êtes bien imprudent. Vous avez demandÉ une saucisse, et maintenant vous avez demandÉ que cette saucisse fÛt pendue au bout de mon nez. C'est terrible. Deux souhaits sont accordÉs. Maintenant il reste seulement un souhait!"

"Oui," dit l'homme. "Mais nous pouvons demander de grandes richesses." "Oui," dit la femme, "mais j'ai une saucisse pendue au bout du nez. Je suis ridicule. J'Étais jolie, maintenant je suis laide, et c'est de votre faute!" et la pauvre femme pleura.

L'homme regarda sa femme, et dit: "Oh, j'aimerais que cette saucisse ne fÛt pas ici." À l'instant la saucisse disparut, et l'homme et la femme Étaient aussi pauvres qu'avant. La femme se lamenta, l'homme aussi, mais les trois souhaits avaient ÉtÉ accordÉs, et l'homme se trouva obligÉ de manger son pain sec.

AprÈs le dÎner il retourna À la forÊt pour couper du bois. Il dit: "Je suis bien bien misÉrable," mais la fÉe n'arriva pas, et il resta toujours pauvre. Il n'avait pas de richesses, il n'avait pas d'empire, il n'avait pas de perles, il n'avait pas de diamants, il n'avait pas de fils, il n'avait pas de filles, et il n'avait pas mÊme une saucisse pour son dÎner.

Sa femme continua À pleurer, et elle disait tous les jours À son mari: "Ah, si vous n'aviez pas ÉtÉ si imprudent, nous serions riches et contents, et nous aurions une grande famille. HÉlas! hÉlas!"


                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

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