ACTE TROISIEME. SCENE PREMIERE.

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Le Jardin de Marguerite.

(Au fond, un mur percÉ d'une petite porte. A gauche, un bosquet. A droite, un pavillon dont la fenÊtre fait face au public. Arbres et massifs.)

Sie. (seul). (Il est arrÊtÉ prÈs d'un massif de roses et de lilas.)
I. Faites-lui mes aveux, Portez mes voeux, Fleurs Écloses prÈs d'elle, Dites-lui qu'elle est belle ... Que mon coeur nuit et jour Languit d'amour! RÉvÉlez À son Âme Le secret de ma flamme! Qu'il s'exhale avec vous Parfums plus doux!... (Il cueille une fleur.) FanÉe!... hÉlas! (Il jette la fleur avec dÉpit.) Ce sorcier que Dieu damne M'a portÉ malheur! (Il cueille une autre fleur qui s'effeuille encore.) Je ne puis sans qu'elle se fane Toucher une fleur!... Si je trempais mes doigts dans l'eau bÉnite?...

(Il s'approche du pavillon et trempe ses doigts dans un bÉnitier accrochÉ au mur.)

C'est lÀ que chaque soir vient prier Marguerite! Voyons maintenant! voyons vite!... (Il cueille deux ou trois fleurs.) Elles se fanent?... Non!... Satan, je ris de toi ...
II. C'est en vous que j'ai foi; Parlez pour moi! Qu'elle puisse connaÎtre L'ardeur qu'elle a fait naÎtre, Et dont mon coeur troublÉ N'a point parlÉ! Si l'amour l'effarouche, Que la fleur sur sa bouche Sache au moins dÉposer Un doux baiser!...

(Il cueille des fleurs pour former un bouquet et disparaÎt dans les massifs du jardin.)


SCÈNE II.

Mephistopheles, Faust, puis Siebel.

Faust (entrant doucement en scÈne). C'est ici?
Mep. Suivez-moi!
Faust. Que regardes-tu lÀ?
Mep. Siebel, votre rival.
Faust. Siebel!
Mep. Chut!... le voilÀ!
(Il se cache avec Faust dans un bosquet.)
Sie. (rentrant en scÈne, avec un bouquet À la main). Mon bouquet n'est-il pas charmant?
Mep. (À part). Charmant!
Sie. Victoire! Je lui raconterai demain toute l'histoire; Et, si l'on veut savoir le secret de mon coeur, Un baiser lui dira le reste!
Mep. (À part) SÉducteur!

(Siebel attache le bouquet À la porte du pavillon et sort.)


SCÈNE III.

Faust, Mephistopheles.

Mep. Attendez-moi lÀ, cher docteur! Pour tenir compagnie aux fleurs de votre ÉlÈve, Je vais vous chercher un trÉsor Plus merveilleux, plus riche encor Que tous ceux qu'elle voit en rÊve!
Faust. Laisse-moi!
Mep. J'obÉis!... daignez m'attendre ici?

(Il sort.)


SCÈNE IV.

Faust.

Faust (seul). Quel trouble inconnu me pÉnÈtre! Je sens l'amour s'emparer de mon Être. O Marguerite! tes pieds me voici! Salut! demeure chaste et pure, oÙ se devine La prÉsence d'une Âme innocente et divine!... Que de richesse en cette pauvretÉ! En ce rÉduit, que de fÉlicitÉ!... O nature, c'est lÀ que tu la fis si belle! C'est lÀ que cette enfant a grandi sous ton aile, A dormi sous tes yeux? LÀ que, de ton haleine enveloppant son Âme, Tu fis avec amour Épanouir la femme En cet ange des cieux! Salut! demeure chaste et pure, oÙ se devine! La prÈsence d'une Âme innocente et divine!... Que de richesse en cette pauvretÉ! En ce rÉduit, que de fÉlicitÉ!... Salut! demeure chaste et pure, oÙ se devine La prÉsence d'une Âme innocente et divine!...

SCÈNE V.

Faust, Mephistopheles.

(Mephistopheles reparaÎt, une cassette sous le bras.)

Mep. Alerte! la voilÀ!... Si le bouquet l'emporte Sur l'Écrin, je consens À perdre mon pouvoir! (Il ouvre l'Écrin.)
Faust. Fuyons!... je veux ne jamais la revoir!
Mep. Quel scrupule vous prend!... (PlaÇant l'Écrin sur le seuil du pavillon.) Sur le seuil de la porte, Voici l'Écrin placÉ!... venez!... j'ai bon espoir!

(Il entraine Faust et disparaÎt avec lui dans le jardin. Marguerite entre par la porte du fond et descend en silence jusque sur le devant de la scÈne.)


SCÈNE VI.

Marguerite.

Mar. (seule). Je voudrais bien savoir quel Était ce jeune homme, Si c'est un grand seigneur, et comment il se nomme?

(Elle s'assied dans le bosquet, devant son rouet, et prend son fuseau autour duquel elle prÉpare de la laine.)

I. "Il Était un roi de ThulÉ, Qui, jusqu'À la tombe fidÈle, Eut, en souvenir de sa belle,
Une coupe en or ciselÉ!..." (S'interrompant.) Il avait bonne grÂce, À ce qu'il m'a semble. (Reprenant sa chanson.)
"Nul trÉsor n'avait plus de charmes! Dans les grands jours il s'en servait, Et chaque fois qu'il y buvait, Ses yeux se remplissaient de larmes!..."
II. (Elle se lÈve et fait quelques pas.) "Quand il sentit venir la mort, Entendu sur sa froide couche, Pour la porter jusqu'À sa bouche Sa main fit un suprÊme effort!..."
(S'interrompant.) Je ne savais que dire, et j'ai rougi d'abord. (Reprenant sa chanson.)
"Et puis, en l'honneur de sa dame, Il but un derniÈre fois; La coupe trembla dans ses doigts, Et doucement il rendit l'Âme!" Les grands seigneurs ont seuls des airs si rÉsolus, Avec cette douceur. (Elle se dirige vers le pavillon.) Allons! n'y pensons plus! Cher Valentin, si Dieu m'Écoute, Je te reverrai!... me voilÀ Toute seule!...

(Au moment d'entrer dans la pavillon, elle aperÇoit la bouquet suspendu À la porte.)

Un bouquet! (Elle prend le bouquet.) C'est de Siebel, sans doute! Pauvre garÇon! (Apercevant la cassette.) Que vois-je lÀ? D'oÙ ce riche coffret peut-il venir?... Je n'ose Y toucher, et pourtant ...—Voici la clef, je crois!... Si je l'ouvrais!... ma main tremble!... Pourquoi! Je ne fais, en l'ouvrant, rien de mal, je suppose!... (Elle ouvre la cassette et laisse tomber le bouquet.) O Dieu! que de bijoux!... est-ce un rÊve charmant Qui m'Éblouit, ou si je veille!— Mes yeux n'ont jamais vu de richesse pareille!... (Elle place la cassette tout ouverte sur une chaise et s'agenouille pour se parer.) Si j'osais seulement Me parer un moment De ces pendants d'oreille! (Elle tire des boucles d'oreilles de la cassette.) Voici tout justement, Au fond de la cassette, Un miroir!... comment N'Être pas coquette? (Elle se pare des boucles d'oreilles, se lÈve et se regarde dans le miroir.) Ah! je ris de me voir Si belle en ce miroir!... Est-ce toi, Marguerite? RÉponds-moi, rÉponds vite!— Non! non!—ce n'est plus toi! Ce n'est plus ton visage! C'est la fille d'un roi, Qu'on salue au passage! Ah! s'il Était ici! S'il me voyait ainsi!... Comme une demoiselle Il me trouverait belle!... Achevons la mÉtamorphose! Il me tarde encor d'essayer Le bracelet et le collier. (Elle se pare du collier d'abord, puis du bracelet.—Se levant.) Dieu! c'est comme une main qui sur mon bras se pose! Ah! je ris de me voir Si belle en ce miroir! Est-ce toi, Marguerite? RÉponds-moi, rÉponds vite!— Non! non!—ce n'est plus toi! Ce n'est plus ton visage! C'est la fille d'un roi, Qu'on salue au passage!... Ah! s'il Était ici! S'il me voyait ainsi!... Comme une demoiselle Il me trouverait belle!... Ah! s'il Était ici!...

SCÈNE VII.

Marguerite, Marthe.

Mart. (entrant par le fond). Que vois-je, Seigneur Dieu!... comme vous voilÀ belle, Mon ange!...—D'oÙ vous vient ce riche Écrin?

Mar. (avec confusion).

HÉlas! On l'aura par mÉgarde apportÉ!
Mart. Que non pas! Ces bijoux sont Á vous, ma chÈre demoiselle! Oui! c'est lÀ le cadeau d'un seigneur amoureux! (Soupirant.) Mon cher Époux jadis Était moins gÉnÉreux!

(Mephistopheles et Faust entrent en scÈne.)


SCÈNE VIII.

Les MÊmes, Mephistopheles, Faust.

Mep. Dame Marthe Schwerlein, s'il vous plait?
Mart. Qui m'appelle?
Mep. Pardon d'oser ainsi nous prÉsenter chez vous! (Bas À Faust.) Vous voyez qu'elle a fait bel accueil aux bijoux? (Haut.) Dame Marthe Schwerlein?
Mart. Me voici!
Mep. La nouvelle Que j'apporte n'est pas pour vous mettre en gaitÉ:— Votre mari, madame, est mort et vous salue!
Mart. Ah!... grand Dieu!...
Mar. Qu'est ce donc?
Mep. Rien!...

(Marguerite baisse les yeux sous le regard de Mephistopheles, se hÂte d'Ôter le collier, le bracelet et les pendants d'oreilles et de les remettre dans la cassette.)

Mart. O calamitÉ! O nouvelle imprÉvue!...
Ensemble.
Mar. (À part). MalgrÉ moi mon coeur tremble et tressaille À sa vue!
Faust (À part). La fiÈvre de mes sens se dissipe À sa vue!
Mep.Marthe). Votre mari, madame, est mort et vous salue!
Mart. Ne m'apportez-vous rien de lui!
Mep. Rien!... et, pour le punir, il faut dÈs aujourd'hui Chercher quelqu'un qui le remplace!
FaustMarguerite). Pourquoi donc quitter ces bijoux?
Mar. Ces bijoux ne sont pas À moi!... Laissez, de grÂce!
Mep.Marthe). Que ne serait heureux d'Échanger avec vous La bague d'hymÉnÉe?
Mart. (À part). Ah, bah! (Haut.) Plait-il?
Mep. (soupirant). HÉlas! cruelle destinÉe!...
FaustMarguerite). Prenez mon bras un moment!
Mar. (se dÉfendant). Laissez!... Je vous en conjure!...
Mep. (de l'autre cÔtÉ du thÉÂtre, À Marthe). Votre bras!...
Mart. (À part). Il est charmant!
Mep. (À part). La voisine est un peu mÛre!

(Marguerite abandonne son bras À Faust et s'Éloigne avec Mephistopheles et Marthe restent seuls en scÈne.)

Mart. Ainsi vous voyagez toujours?
Mep. Dure nÉcessitÉ, madame! Sans ami, sans parents!... sans femme.
Mart. Cela sied encore aux beaux jours! Mais plus tard, combien il est triste De vieillir seul, en ÉgoÏste!
Mep. J'ai frÉmi souvent, j'en conviens, Devant cette horrible pensÉe!
Mart. Avant que l'heure en soit passÉe! Digne seigneur, songez-y bien!
Mep. J'y songerai!
Mart. Songez-y bien!
(Ils sortent. Entre Faust et Marguerite.)
Faust. Eh quoi! toujours seule?...
Mar. Mon frÈre Est soldat; j'ai perdu ma mÈre; Puis ce fut un autre malheur, Je perdis ma petite soeur! Pauvre ange!... Elle m'Était bien chÈre!... C'Était mon unique souci; Que de soins, hÉlas!... que de peines! C'est quand nos Âmes en sont pleines Que la mort nous les prend ainsi!... SitÔt qu'elle s'Éveillait, vite Il fallait que je fusse lÀ!... Elle n'aimait que Marguerite! Pour la voir, la pauvre petite, Je reprendrais bien tout cela!...
Faust. Si le ciel, avec un sourire, L'avait faite semblable À toi, C'Était un ange!... Oui, je le crois!...
Mar. Vous moquez-vous!...
Faust. Non! je t'admire!
Mar. (souriant). Je ne vous crois pas Et de moi tout bas Vous riez sans doute!... J'ai tort de rester Pour vous Écouter!... Et pourtant j'Écoute!...
Faust. Laisse-moi ton bras!... Dieu ne m'a t'il pas Conduit sur ta route?... Pourquoi redouter, HÉlas! d'Écouter?... Mon coeur parle; Écoute!...

(Mephistopheles et Marthe reparaissent.)

Mart. Vous n'entendez pas, Ou de moi tout bas Vous riez sans doute! Avant d'Écouter, Pourquoi vous hÂter De vous mettre en route?
Mep. Ne m'accusez pas, Si je dois, hÉlas! Me remettre en route. Faut-il attester Qu'on voudrait rester Quand on vous Écoute?
(La nuit commence À tomber.)
Mar.Faust). Retirez-vous!... voici la nuit.
Faust (passant son bras autour de la taille de Marguerite). ChÈre Âme!
Mar. Laissez-moi! (Elle se dÉgage et s'enfuit.)
Faust (la poursuivant). Quoi! mÉchante!... on me fuit!
Mep. (À part, tandis que Marthe, dÉpitÉe, lui tourne le dos). L'entretien devient trop tendre! Esquivons nous! (Il se cache derriÈre un arbre.)
Mart. (À part). Comment m'y prendre? (Se retournant.) Eh bien! il est parti!... Seigneur!... (Elle s'Éloigne.)
Mep. Oui! Cours aprÈs moi!... Ouf! cette vieille impitoyable De force ou de grÉ, je crois, Allait Épouser le diable!
Faust (dans la coulisse). Marguerite!
Mart. (dans la coulisse). Cher seigneur!
Mep. Serviteur!

SCÈNE IX.

Mephistopheles.

Mep. (seul). Il Était temps! sous le feuillage sombre Voici nos amoureux qui reviennent!... C'est bien! Gardons nous de troubler un si doux entretien! O nuit, Étends sur eux ton ombre! Amour, ferme leur Âme aux remords importuns! Et vous, fleurs aux subtils parfums, Epanouissez-vous sous cette main maudite! Achevez de troubler le coeur de Marguerite!...

(Il s'Éloigne et disparaÎt dans l'ombre.)


SCÈNE X.

Faust, Marguerite.

Mar. Il se fait tard! adieu!
Faust (la retenant). Quoi! je t'implore en vain! Attends! laisse ma main s'oublier dans la tienne! (S'agenouillant devant Marguerite.) Laisse-moi, laisse-moi contempler ton visage Sous la pÂle clartÉ Dont l'astre de la nuit, comme dans un nuage, Caresse ta beautÉ!...
Mar. O silence! Ô bonheur! ineffable mystÈre! Enivrante langueur! J'Écoute!... Et je comprends cette voix solitaire Qui chante dans mon coeur! (DÉgageant sa main de celle de Faust.) Laissez un peu, de grÂce!...
(Elle se penche et cueille une marguerite.)
Faust. Qu'est se donc?
Mar. Un simple jeu! Laissez un peu! (Elle effeuille la marguerite.)
Faust. Que dit ta bouche À voix basse!...
Mar. Il m'aime!—Il ne m'aime pas!— Il m'aime!—pas!—Il m'aime!—pas! —Il m'aime!
Faust. Oui!... crois en cette fleur Éclose sous tes pas!... Qu'elle soit pour ton coeur l'oracle du ciel mÊme!... Il t'aime!... comprends-tu ce mot sublime et doux?... Aimer! porter en nous Une ardeur toujours nouvelle!... Nous enivrer sans fin d'une joie Éternelle!
Faust et Mar. Eternelle!...
Faust. O nuit d'amour ... ciel radieux!... O douces flammes!... Le bonheur silencieux Verse les cieux Dans nos deux Âmes!...
Mar. Je veux t'aimer et te chÉrir! Parle encore! Je t'appartiens!... je t'adore!... Pour toi je veux mourir!...
Faust. Marguerite!...
Mar. (se dÉgageant des bras de Faust). Ah!... partez!...
Faust. Cruelle!... Me sÉparer de toi!...
Mar. Je chancelle!...
Faust. Ah! cruelle!...
Mar. (suppliante). Laissez-moi!...
Faust. Tu veux que je te quitte HÉlas!... vois ma douleur. Tu me brises le coeur, O Marguerite!...
Mar. Partez! oui, partez vite! Je tremble!... hÉlas!... J'ai peur! Ne brisez pas le coeur De Marguerite!
Faust. Par pitiÉ!...
Mar. Si je vous suis chÈre, Par votre amour, par ces aveux Que je devais taire, CÉdez À ma priÉre!... CÉdez À mes voeux!
(Elle tombe aux pieds de Faust.)
Faust (aprÈs un silence, la relevant doucement). Divine puretÉ!... Chaste innocence, Dont la puissance Triomphe de ma volontÉ!... J'obÉis!... Mais demain!
Mar. Oui, demain!... dÈs l'aurore!... Demain toujours!...
Faust. Un mot encore!... RÉpÈte-moi ce doux aveu!... Tu m'aimes!...
Mar. Adieu!... (Elle entre dans le pavillon.)
Faust. FÉlicitÉ du ciel.... Ah ... fuyons....
(Il s'Élance vers la porte du jardin. Mephistopheles lui barre le passage.)

SCÈNE XI.

Faust. Mephistopheles.

Mep. TÊte folle!...
Faust. Tu nous Écoutais.
Mep. Par bonheur. Vous auriez grand besoin, docteur, Qu'on vous renvoyÂt À l'École.
Faust. Laisse-moi.
Mep. Daignez seulement Écouter un moment Ce qu'elle va conter aux Étoiles, cher maÎtre. Tenez; elle ouvre sa fenÊtre.

(Marguerite ouvre la fenÊtre du pavillon et s'y appuie un moment en silence, la tÊte entre les mains.)


SCÈNE XII.

Les mÊmes. Marguerite.

Mar. Il m'aime; ...quel trouble en mon coeur, L'oiseau chante!...le vent murmure!... Toutes les voix de la nature Semblent me rÉpÉter en choeur: Il t'aime!...—Ah! qu'il est doux de vivre!... Le ciel me sourit; ...l'air m'enivre!... Est-ce de plaisir et d'amour Que la feuille tremble et palpite?... Demain?...—Ah! presse ton retour, Cher bien-aimÉ!...viens!...
Faust. (s'ÉlanÇant vers la fenÊtre et saisissant la main de Marguerite). Marguerite!...
Mar. Ah!...
Mep. Ho! ho!

(Marguerite reste un moment interdite et laisse tomber sa tÊte sur l'Épaule de Faust; Mephistopheles ouvre la porte du jardin et sort en ricanant. La toile tombe.)

                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

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