THE TETRARCH'S TREASURE

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Moi, je suis trÈs calme. Je suis tout À fait calme. Écoutez. J’ai des bijoux cachÉs ici que mÊme votre mÈre n’a jamais vus, des bijoux tout À fait extraordinaires. J’ai un collier de perles À quatre rangs. On dirait des lunes enchaÎnÉes de rayons d’argent. On dirait cinquante lunes captives dans un filet d’or. Une reine l’a portÉ sur l’ivoire de ses seins. Toi, quand tu le porteras, tu seras aussi belle qu’une reine. J’ai des amÉthystes de deux espÈces. Une qui est noire comme le vin. L’autre qui est rouge comme du vin qu’on a colorÉ avec de l’eau. J’ai des topazes jaunes comme les yeux des tigres, et des topazes roses comme les yeux des pigeons, et des topazes vertes comme les yeux des chats. J’ai des opales qui brÛlent toujours avec une flamme qui est trÈs froide, des opales qui attristent les esprits et ont peur des tÉnÈbres. J’ai des onyx semblables aux prunelles d’une morte. J’ai des sÉlÉnites qui changent quand la lune change et deviennent pÂles quand elles voient le soleil. J’ai des saphirs grands comme des oeufs et bleus comme des fleurs bleues. La mer erre dedans, et la lune ne vient jamais troubler le bleu de ses flots. J’ai des chrysolithes et des bÉryls, j’ai des chrysoprases et des rubis, j’ai des sardonyx et des hyacinthes, et des calcÉdoines et je vous les donnerai tous, mais tous, et j’ajouterai d’autres choses. Le roi des Indes vient justement de m’envoyer quatre Éventails faits de plumes de perroquets, et le roi de Numidie une robe faite de plumes d’autruche. J’ai un cristal qu’il n’est pas permis aux femmes de voir et que mÊme les jeunes hommes ne doivent regarder qu’aprÈs avoir ÉtÉ flagellÉs de verges. Dans un coffret de nacre j’ai trois turquoises merveilleuses. Quand on les porte sur le front on peut imaginer des choses qui n’existent pas, et quand on les porte dans la main on peut rendre les femmes stÉriles. Ce sont des trÉsors de grande valeur. Ce sont des trÉsors sans prix. Et ce n’est pas tout. Dans un coffret d’ÉbÈne j’ai deux coupes d’ambre qui ressemblent À des pommes d’or. Si un ennemi verse du poison dans ces coupes elles deviennent comme des pommes d’argent. Dans un coffret incrustÉ d’ambre j’ai des sandales incrustÉes de verre. J’ai des manteaux qui viennent du pays des SÈres et des bracelets garnis d’escarboucles et de jade qui viennent de la ville d’Euphrate. . . Enfin, que veux-tu, SalomÉ? Dis-moi ce que tu dÉsires et je te le donnerai. Je te donnerai tout ce que tu demanderas, sauf une chose. Je te donnerai tout ce que je possÈde, sauf une vie. Je te donnerai le manteau du grand prÊtre. Je te donnerai le voile du sanctuaire.—SalomÉ.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

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